Oser le silence, avec force.
S’arrêter.
La déambulation est quotidienne, l’environnement familier et proche, sans détours par les objets, leurs ombres et leurs couleurs.
Le crayon, promeneur minuscule, se faufile dans les herbes. Il dresse l’état des lieux de son parcours botanique. Il choisit son itinéraire et sa cadence. Il s’enfonce, contourne, scrute et rend compte aussi de l’entre-deux, là où le regard croit ne plus rien voir.
Il décrit, détaille, dissimule. Il effleure, s’attarde, griffe, se presse ou s’efface. Le trait est tantôt noir et gras, tantôt pâle, fin, incisé jusqu’à l’entaille.
Les parcelles de jardin reposent sur le papier - elle le veut dur et résistant : des touffes d’herbes arrachées à la terre côtoient des mottes argileuses tranchées d’un coup de bêche.