La peinture retient sa respiration dans ses bois, se gonfle et sort sans heurts de ses gonds monochromes. Les angles se coupent, le châssis se tord, les plans basculent, les arêtes changent de bord. Les pleins se moquent des vides, les vides miment la grandiloquence des pleins, les surfaces trompent l'oeil mais en utilisant leurs propres arguments, sans déguisements ni comédies. Cette peinture est celle de Jean-Pierre Scouflaire, elle a quitté l'enclos des inéluctables deux dimensions sans pour autant les avoir trahies. Elle s'est extraite de sols aux couleurs répétitives pour s'aventurer dans les velours vert-de-gris, les cuivres souples, les boues métalliques, les bétons orageux. Elle est partie prendre un peu l'air hors du cadre étriqué de l'art construit, elle a sauté ces clôtures à force de gestes forts et précis dans cette menuiserie, dans les enduits, les pigments et la sciure. (…)