L’incarnat de la peinture chez Marc Angeli se déploie dans l’intime rencontre de la “matière couleur”, mêlant par périodes aux pigments, pollen, miel, vin, cire d’abeille, colle de peaux de lapin ou huile d’olive. Chaque monochrome possède son histoire, dont le récit débute déjà par le choix du support, le bois. Trouvés “au hasard”, bois clair, fût de chêne, ou azobé, les bois détermineront par leur teinte et densité le choix de l’habit de couleur. Le regard plonge littéralement dans la couleur, où l’on entre comme dans un lieu. La peinture travaille physiquement et lorsque le regard se détourne, l’impression d’avoir effleuré l’immensité demeure. Cécilia Bezzan